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Chapitre 9 : Pas de Nouvelles, Mauvaises Nouvelles
 
Le vaisseau d'exploration disposait de tout le matériel nécessaire pour une traque à longue durée. Quand l'Arc de Cristal passa en hyperespace, l'ordinateur de bord du vaisseau d'exploration ne mit que quelques minutes à établir les coordonnées de saut. Alors, à son tour, le mystérieux poursuivant mit le cap sur Coruscant, et tira le levier de saut dans l'hyperespace, persuadé que Kano commettait sa dernière erreur en se rendant sur Coruscant.

Kano ignorait s'il avait déjà mis les pieds sur Coruscant. Dans tous les cas, l'aperçu qu'il en eut en orbite fut assez impressionnant. Capitale de l'Ancienne République, puis de l'Empire et maintenant de la Nouvelle République grâce aux exploits de l'Escadron Rogue, Coruscant était ce qu'on appelait une planète-cité. La totalité de sa surface était couverte de bâtiments plus ou moins modernes, et un grand nombre d'entre eux étaient des griffe-ciel. Beaucoup de provinciaux étaient déboussolés lorsqu'ils visitaient la capitale : la circulation s'y faisait aussi bien à l'horizontale qu'à la verticale. Vue de l'espace, l'image était assez surréaliste. La planète avait une teinte grisâtre, due aux innombrables bâtiments, éclairée par la multitude de lumières qui emplissaient chaque recoin de la gigantesque cité. L'ensemble donnait l'impression d'une planète dont la croûte terrestre se craquelait, laissant apparaître de la lave en fusion. Ce qui était bien loin d'être le cas.
Coruscant avait jadis abrité le gigantesque Sénat et la tour du Conseil des Jedi, jusqu'à ce que Palpatine arrive au pouvoir et anéantisse ces institutions. Il avait fait bâtir la Cité Impériale, autour de son palais, mais ces monuments avaient été partiellement détruits par la tempête de Force déclenchée par son propre clone, il y a quatorze ans. Les travaux de reconstruction n'étaient pas encore finis, mais la capitale reprenait de plus en plus sa splendeur moderne.
En fait, seuls quelques rares espaces ne comportaient pas de constructions. Mais ils étaient des centres touristiques, et l'afflux de touristes venus de toute la galaxie en faisait tout de même des lieux bondés, qui se perdaient dans la masse des bâtiments.
La planète était la demeure des personnes les plus haut placées dans le jeune gouvernement. La Conseillère Leia Organa Solo et sa famille y vivaient, de même que d’anciens leaders, la plupart à la retraite comme Mon Mothma, Garm Bel Iblis ou encore l'Amiral Ackbar, et le Président actuel, Borsk Fey’lya.
Un nouveau Sénat avait été bâti pour remplacer, sans pour autant égaler, celui de l'Ancienne République. Mais un attentat orchestré par le Jedi Noir Kueller sept ans auparavant l'avait réduit en débris. Cela n'avait alors été qu'un prétexte pour en faire construire un encore plus beau. Néanmoins, on était loin du Sénat de l'Ancienne République, avec ses dimensions titanesques et ses balcons à répulseurs.
L'histoire de Coruscant résumait la guerre contre l'Empire. La planète était tombée aux mains du sénateur Palpatine et de ses dignitaires corrompus des décennies auparavant, avant que Palpatine ne se déclare Empereur. Il avait alors fait de Coruscant le centre de sa dictature. Trois ans après sa mort, les Rebelles avaient profité du soulèvement général de la population pour la prise de la planète. Devenue à nouveau le cœur de la République, Coruscant avait été une cible de choix pour les Impériaux. Le Grand Amiral Thrawn et son génie tactique avaient sérieusement inquiété le gouvernement. Le drame avait été évité mais, l'année d'après, une violente bataille opposa différents camps impériaux, pour le contrôle de la planète, finalement conservée par la Nouvelle République.

Bien sûr, Coruscant faisait l'objet d'un contrôle des plus stricts. Les incidents étaient nombreux en ville. Même si les quartiers en altitude étaient entretenus et assez bien fréquentés, les bas-fonds, les fondations de la ville, étaient de véritables coupe-gorge. Les pillards y avaient élu domicile, et des espèces inconnues voire mutantes y avaient évolué pendant des siècles. Les personnes qui s'y aventuraient ne pouvaient y chercher que deux choses : une mort rapide ou un peu de défoulement (souvent les deux). Des projets avaient été mis en place pour réhabiliter ces lieux, mais la réalité était si sombre que peu d'entrepreneurs osaient commencer des travaux dans ces secteurs. En fait, il s'agissait de la surface de la planète, mais tout le monde s'imaginait qu'il s'agissait de souterrains. Les constructions en altitude étaient si banales que les faits étaient confondus.
C'était le contrôle aérien qui était le plus strict. Tout vaisseau qui arrivait ou décollait était contrôlé. Les défenses étaient lourdes, tous se souvenaient de l'effrayante attaque du brillant Amiral Thrawn quinze années plus tôt. Partout autour de la planète, des points lumineux témoignaient de la présence de balises de contrôle qui identifiaient les vaisseaux et donnaient ou non l'autorisation de rejoindre l'atmosphère de la planète. Des bases spatiales étaient placées à intervalles réguliers, susceptibles d'envoyer un groupe de chasseurs intercepter tout vaisseau suspect. Enfin, des navettes proposaient de récupérer les passagers des vaisseaux trop gros pour se poser et les emmenaient sur la planète.

Quand Kano arriva, il fut satisfait du codeur d'identification installé par Marvic Sanaka. Grâce à ce système aux origines douteuses, Kano avait modifié les caractéristiques de son engin. Les autorités républicaines le repéreraient maintenant comme l'Arbalète de Feu, modeste vaisseau de voyage. Avant cela, Kano avait fait escale sur une station spatiale de repos pour pouvoir démonter quelques armements et ne pas paraître suspect. Il savait qu'après l'incident de Mon Calamari, toutes les polices de la galaxie devaient connaître le signalement de l'Arc de Cristal. Il manœuvra l'appareil jusqu'à la file d'attente pour les vaisseaux de touristes. D'autres files étaient réservées pour les commerçants, les résidents, les militaires, ou encore les personnes munies d'une autorisation spéciale (membres du gouvernement, célébrités, milliardaires, voire Chevaliers Jedi). Kano ne vit pas le vaisseau d'exploration, arrivé à son tour dans le système, qui s'engageait dans cette dernière file.

Comme il s'y attendait, une voix résonna dans l'intercom dès son arrivée dans le système.
– Vaisseau en approche, veuillez transmettre votre identification et le motif de votre visite, dit la voix lasse du contrôleur spatial, un hortek d'après son accent rude.
– Ici Onak, à bord de l'Arbalète de Feu. Je rêve depuis toujours de visiter Coruscant !
– Veuillez couper vos moteurs, capitaine Onak. Nous procédons à un contrôle de routine.
Kano avait entendu parler des embouteillages à l'entrée de Coruscant. En effet, tous les vaisseaux étaient inspectés aux rayons X. Petit à petit, les vaisseaux devant l'Arc de Cristal partaient enfin pour la planète. Soudain, des A-Wings surgirent, et Kano se prépara à fuir.

– Ici CorusSec 2, sécurité de Coruscant, veuillez couper vos moteurs et vous préparer à être abordés. Je répète…
Le jeune pilote observa le cargo immobile et muet. Les scanners avaient repéré du matériel dangereux à bord, alors lui et son collègue CorusSec 1 avaient été envoyés pour neutraliser le vaisseau suspect. Celui-ci ne répondait pas aux appels de routine. Il y avait peut-être un problème à bord.
Les A-Wings s’approchèrent, et ce fut le moment que le pilote du cargo choisit pour dévisser. Il braqua l’appareil, et entreprit de quitter le secteur de Coruscant. Mais les pilotes républicains ne l’entendaient pas ainsi. Ils avaient la formation et l’appareil adaptés à ce genre de situation. A peine le cargo avait-il bougé que CorusSec 1 parla dans son micro.
– OK, il veut jouer au héros. Chargement des canons à ions.
– Canons à ions chargés, répondit CorusSec 2. Je le tiens.
– C’est parti.
Les rayons à ions étaient des lasers bleutés qui avaient la particularité de s’attaquer uniquement aux systèmes des cibles, pas à leur coque. Ils étaient ainsi parfaits pour la capture de vaisseaux. Les A-Wings n'étaient pas censés en avoir, mais ces appareils affectés à la douane en avaient été judicieusement dotés.
Le pilote du cargo avait sous-estimé les A-Wings, bien plus rapides, qui eurent vite fait de le rejoindre et de le mitrailler. La consigne était d'abaisser ses boucliers déflecteurs lors du contrôle, et cette mesure avait rendu le vaisseau vulnérable. Le cargo tenta de se retourner pour riposter, mais ses moteurs avaient rendu l’âme sous les coups des rayons à ions. Le cargo immobilisé se mit à dériver, sa coque parcourue d’éclair bleus et violets.
– La routine, quoi, fit CorusSec 1 d'une voix lasse. Inspector, il est à vous.
La navette de capture Inspector s’approcha, et lança son faisceau tracteur sur l’appareil capturé. Il l’attira ainsi jusqu’à ses soutes. Le trafiquant allait passer un sale quart d’heure au service des douanes de Coruscant…
Kano et Edo avaient assisté à la scène depuis l’Arc de Cristal.
– Ca a au moins l’intérêt de nous distraire pendant qu’on poireaute, commenta Edo.
– Ouais. Il ne vaut mieux pas plaisanter avec la Sécurité de Coruscant. Il va falloir être très prudents, mon vieux Edo.

Après deux bonnes heures d'attente, la voix résonna à nouveau.
– Arbalète de Feu, ici contrôle. Vous êtes autorisés à vous poser sur l'astroport Owen Lars, latitude 2, secteur 8, hangar 27. Nous vous souhaitons un agréable séjour sur Coruscant, centre de la galaxie.
– Ce n'est pas trop tôt ! grogna Edo. Je commençais à avoir des fourmis dans les jambes !
Kano savait bien que c'était impossible, et sourit en s'adressant à son droïd. Ou alors, des fourmis électroniques…
– Fais attention qu'elles ne grignotent pas tes circuits ! J'ai encore besoin d'un droïd-cuistot et femme de ménage !
Kano soupira de soulagement à la fin de l'attente, et enclencha ses moteurs pour plonger vers la planète, alors qu'Edo marmonnait quelque chose sur le manque de respect des humains et leur humour plus que douteux. L’Arc de Cristal avança lentement, laissant derrière lui la traînée bleutée de ses propulseurs subluminiques. Le nombre de vaisseaux en descente vers la planète était important, et Kano dut encore patienter pour pouvoir voler tranquillement. En s’approchant de la planète, on découvrait d’autres épaves qui témoignaient des terribles combats qui s’étaient déroulés sur Coruscant. Les services d’entretien n’avaient pas encore eu le temps de tout dégager, et les pilotes devaient rester prudents.
Un peu plus loin, Kano aperçut d’autres vaisseaux : des cargos en orbite, qui restaient là pour une raison : leurs coques étaient ornées de panneaux publicitaires vantant les mérites de certains produits ou présentant les activités touristiques de Coruscant. Jadis, ces appareils avaient servi à la propagande impériale, mais les Rebelles avaient eu vite fait de leur donner une autre fonction.
Une fois dans l'atmosphère polluée de Coruscant, Kano mit le cap sur l'astroport désigné. Il survola un moment les immenses étendues de griffe-ciel. Il voyait la multitude de petits appareils, vaisseaux, voitures à répulseurs, qui se déplaçaient à toute vitesse entre les immenses tours de la ville. Bien qu’il y eût beaucoup d’espace, le vol était très réglementé et Kano devait suivre les balises lumineuses, sous le regard attentif des vaisseaux automatiques de surveillance.
– Par le Créateur, quel boulot ennuyeux ! fit Edo. Mes collègues de la surveillance doivent avoir une vie peu palpitante.
Puis il fit un discours à l’ordinateur de l’Arc de Cristal, pour lui faire comprendre la chance qu’il avait d’être un vaisseau personnel de voyage. Kano bénit le ciel que le droïd interne du vaisseau ne puisse s’exprimer en basic. Les disputes avec Edo auraient été insupportables. Marvic avait dû prévoir le coup. Marvic…
Il ne vit toujours pas le vaisseau d'exploration, épargné par le barrage, qui le pistait et qui le suivit, pour venir se poser dans un hangar proche de celui assigné à l'Arc de Cristal. Son pilote descendit prestement, et resta attentif au moindre mouvement de son objectif. Il masqua son visage avec une capuche quand l’Arc toucha terre et que son pilote fut prêt à descendre.

L'astroport Owen Lars était un peu à l'écart de la Cité Impériale, que l'on pouvait assimiler au centre-ville de Coruscant. Avant de quitter son vaisseau, Kano prit soin d'enfiler à nouveau le masque qu'Alera lui avait confectionné sur Tabal. Ainsi grimé, il espérait passer inaperçu et trouver au plus vite et sans encombres ce pour quoi il était venu. Pour une fois, il força Edo à l'accompagner, malgré ses protestations. Il avait besoin de certaines de ses compétences. Edo se plaignit un moment de laisser le vaisseau seul, mais il se tut en voyant que son maître n'avait que faire de ses commentaires et que son aide semblait réellement requise.
Il se dirigea vers la sortie de l'astroport. Là, il loua un petit speeder qui lui permit de gagner rapidement le centre administratif. Il se trouvait dans une de ces parties de la ville à plusieurs étages. Un ascenseur permettait l'accès aux étages inférieurs, tout en mettant en garde contre le risque qui était pris en s'y engageant. Kano se référa à un des panneaux d'indication. Archives : niveau 888. Kano emprunta donc le turbolift, qui fila à une vitesse vertigineuse en direction des hauts quartiers. Kano sentit l'accélération, mais fut surpris que la capsule s'arrête aussi tôt. Il ne se doutait pas qu'il avait parcouru des kilomètres en hauteur en seulement quelques secondes.

Il eut le souffle coupé quand les portes coulissèrent et qu'il put voir l'étage 888. Comme il s'en doutait, il s'agissait d'un endroit très animé. Plus qu’un étage, le niveau 888 était à lui seul un quartier, avec plusieurs milliers d’habitants. Des personnes se hâtaient en tous sens. Kano se retrouvait sur une sorte de balcon, et le vide s'étendait en dessous de lui. Des véhicules passaient en trombe et s'entrecroisaient dans une sarabande effrayante. Lui qui avait pris l'habitude de Litonia et de Tabal, il avait de quoi être dépaysé. Il s'avança prudemment, mais une grosse forme le bouscula sans ménagement. Le barabel, qui faisait bien deux mètres de haut, le regarda d'un œil mauvais.
– Tu peux pas faire gaffe où tu marches, bouffon ! brailla-t-il en basic.
Puis il remarqua le sabre laser accroché à la ceinture de Kano, déguisé en vieillard, et s'éloigna en grommelant des excuses inintelligibles.

Kano put alors constater le caractère cosmopolite de la planète-cité. Une variété incroyable d'espèces différentes, qui erraient dans les ruelles suspendues à des kilomètres de hauteur, semblant ne pas remarquer qu'ils se trouvaient à une telle altitude. Kano n'était pas capable de donner un nom à un dixième de ces races. Il remarqua tout de même des rodiens, un ishi-tib, quelques bothans, un opquis et des humains bien sûr.
Pendant son règne, l'Empereur Palpatine avait révélé sa nature raciste, persécutant les espèces extraterrestres et les réduisant en esclavage. Pour lui, seuls les humains étaient dignes de respect. L'Alliance Rebelle s'était montrée plus ouverte, et cela lui avait probablement apporté la victoire. Elle avait accepté quiconque voulait se battre, et des peuples comme les calamariens ou les bothans avaient été des pièces maîtresses de la victoire de la Bataille d'Endor. Au Sénat, on trouvait bien plus de sénateurs extraterrestres que de sénateurs humains, ce qui était dans l'ordre des choses : les mondes peuplés d'extraterrestres étaient bien plus nombreux que ceux peuplés d'humains, et le nombre de représentants était proportionnel. Dans le cas de Coruscant, il était impossible de donner une supériorité à l'un ou à l'autre des groupes : la Nouvelle République avait conservé l'éthique de l'Alliance Rebelle.

Kano ne savait plus où porter le regard. Les griffe-ciel au-dessus de sa tête et le vide en dessous de ses pieds lui donnaient le vertige. Cependant, il eut la conviction qu'il était déjà venu, à un moment ou à un autre de sa vie. Ces bribes de souvenirs qu'il recevait progressivement au cours de son périple le rassuraient. Il finirait bien par retrouver la mémoire. Au fur et à mesure qu'il avançait dans les ruelles, l'impression d'altitude s'estompait. L'architecture était telle qu'on aurait pu se croire dans une rue normale au sol. Cette accumulation d'étages permettait d'accueillir un grand nombre de personnes. Les résidents permanents de Coruscant se comptaient en centaines de milliards d'individus, sans compter les personnes de passage.
Edo, quant à lui, avançait paisiblement sans se soucier de la faune environnante. Il surveillait de temps en temps son maître pour ne pas qu'il se perde. Ah, ces humains…
Après avoir bien cherché, il trouva enfin le chemin qui menait aux archives. Le bâtiment était immense. Une partie des archives impériales avait pu être conservée, ainsi que celles de l'Ancienne République, mais Palpatine avait pris le soin de détruire tout ce qu’il jugeait intéressant, en particulier les documents relatifs à ses pires ennemis, les Chevaliers Jedi. Des rumeurs faisaient état d’un centre d’informations ultra-secret, dont seul l’Empereur connaissait l’existence. Ce lieu représentait le summum pour les chercheurs et les historiens, aussi bien de la Nouvelle République que de l’Empire.
Tout ce que voulait Kano, c'était des informations sur lui. Il avait été élève à l'Académie Jedi, nul doute qu'il était fiché. Il entendait également découvrir l'identité de son père. Et en savoir plus sur la mort de sa mère.
Il s'agissait là des archives publiques. Tout ce qui était plus secret était contenu dans un complexe haute sécurité, bien caché, où des cohortes de droïds assassins montaient la garde. Le grand public pouvait visiter une majeure partie des archives publiques, mais l'autorisation de consulter certains fichiers était plus difficile à obtenir. Kano s'approcha tout de même de la réceptionniste twi'lek, qui souriait de toutes ses dents pointues.
– Je peux faire quelque chose pour vous ?
– Tout à fait. Je suis le Maître Jedi Onak, se risqua Kano en laissant bien voir son sabre à sa ceinture. Je voudrais consulter les archives. Je traque un dangereux criminel, un Jedi renégat du nom de Kano. Il me faut certaines informations à son sujet. Mon droïd va s'en charger.
Il était conscient qu'il jouait un jeu dangereux, mais prit le risque. La réceptionniste hésita un instant.
– Jedi Onak, je vais voir si vous êtes habilité à accéder à ces informations. Veuillez patienter je vous prie.
Alors Kano se résigna à faire ployer l'esprit de l'extraterrestre grâce à la Force. Il détestait le faire, mais c'était nécessaire. Le regard de la twi'lek devint vide, et elle lui tendit machinalement une carte d'accès. Derrière elle, les gardes de la sécurité ne se rendirent compte de rien, continuant à observer d'un œil soupçonneux de nature tout individu qui pénétrait dans le bâtiment. Avec un tour de passe-passe Jedi banal, Kano détourna leur attention le temps de prendre la carte d'accès et d'entrer dans les archives.

Les archives de Coruscant s'étendaient sur de nombreux étages, aussi bien vers le bas que vers le haut. Des étagères de datapads, de disquettes ou de manuscrits occupaient les murs. Mais seuls les archivistes étaient habilités à consulter directement les pièces. Les invités, quant à eux, se reportaient sur les consoles de recherche qui contenaient les informations recueillies manuellement par les experts.
Sans perdre de temps, Edo s'installa devant une console. Il connaissait son objectif, et Kano n'eut pas à le rappeler. Il en enclencha la mise en route. Un écran d'accueil, contenant le logo qui fut celui de la Rébellion puis celui de la Nouvelle République, apparut devant lui. Edo sortit un de ses connecteurs jack et le brancha sur le contrôle de la console. Le droïd était suffisamment performant pour trouver en vitesse ce que son maître cherchait. Il avait parfaitement compris à quel point ces informations étaient vitales pour son jeune maître.
Le fonctionnement de l'appareil était on ne peut plus simple. Un champ demandait un mot-clé pour la recherche. Ainsi, il suffisait de taper un terme quelconque pour que l'ordinateur recherche des informations dans l'ensemble des archives.
Pour commencer, Edo tapa Alera Sanaka. Il valida sa requête. La recherche ne fut pas très longue. L'Empire n'avait pas laissé grand chose dans ses bases de données récupérées. Et la Nouvelle République devait tout ignorer de la jeune femme, jusqu'à sa capture. Comme il s'en doutait, les agents calamariens avaient dû l'interroger, et avaient conservé ce qu'elle avait dit comme seules informations. Il était fréquent de ne disposer que de peu d'informations sur les habitants de mondes impériaux. En fait, L’Amiral impérial Pellaeon avait fait preuve de sa bonne volonté lors de la signature du Traité, et avait transféré une grande partie des renseignements impériaux à la Nouvelle République. Mais Alera venait de Tabal, un monde qui refusait à présent l’autorité impériale.
L'écran afficha une image de la belle jeune femme, et le cœur de Kano se serra. Il l'avait abandonnée, trahissant la confiance de Marvic Sanaka. Puis un petit paragraphe s'afficha, avec une note : "Certaines de ses informations ont été fournies par l'intéressée, et ne sauraient être jugées comme totalement dignes de foi". Puis le texte débutait.

Alera Sanaka. Père : Marvic Sanaka. Mère : Mystra Sanaka. Origine : Tabal. Age : 23 ans. Type : Humaine. Résidence actuelle : Tabal.
Alera Sanaka a été retrouvée en compagnie d'un criminel dangereux. Considérée comme complice, elle est actuellement dans le centre de détention provisoire de Kelar V, en attendant que la lumière soit faite sur son rôle.
Selon ses dires, son père aurait été retenu sur une planète éloignée du nom de Tabal, qui subirait un blocus exercé par des forces impériales rebelles. Le père aurait été tué lors d’une attaque. Il est nécessaire de vérifier ces informations.
Ayant grandi sur un monde impérial, nous ne disposons pas d'autres informations sur cette personne.


Kano serra les poings. Par sa faute, Alera se retrouvait emprisonnée alors qu'elle était parfaitement innocente. Néanmoins, Kelar V n'était pas une vraie prison. Les détenus y étaient très bien traités, leur culpabilité étant souvent loin d'être assurée. Kano ne pouvait pas aller plaider, il serait immédiatement capturé. Il se résolut à aller la délivrer dans les plus brefs délais. Quelles qu'en soient les conséquences pour lui-même. Il fut tout de même un peu consolé d’apprendre qu’une enquête serait menée sur Tabal.
Edo prit l'initiative d'enregistrer les données dans sa mémoire interne, ce que Kano apprécia. Jusqu'à présent, personne n'était venu leur demander ce qu'ils fabriquaient. Mais Kano pouvait sentir que son compagnon droïd était "nerveux". Ses voyants d’activité clignotaient de façon saccadée, et son senseur visuel s’agitait dans tous les sens, surveillant que personne ne les regardait de travers. Kano utilisait la Force pour détourner l'attention de quiconque passait à proximité.
– C'est bien, Edo. Continue.
– Monsieur, il semblerait que mademoiselle Alera ait quelques soucis.
– Je sais Edo, je sais. Mais tout finira par s'arranger.
Kano était surpris que le droïd ne lui ait jamais fait la morale, cela lui aurait bien ressemblé. Il y aurait eu de quoi. Kano était un inconnu qui s'était immiscé dans la vie des Sanaka, provoquant la mort de Marvic, l'emprisonnement d'Alera, et qui s'était alors approprié leur vaisseau et leur droïd. Mais Kano sentait que, malgré tout, Edo 27 était de son côté. Et pas seulement parce qu'il avait été reprogrammé, mais parce que Kano avait été accepté par les Sanaka. Et en fin de compte, Edo faisait partie intégrante de la famille.
Edo entama la recherche sur son maître. Il pensait à présent connaître son véritable nom, et tapa Kano dans le champ. La recherche fut un peu plus longue, et enfin l'écran réapparut. A l'immense satisfaction de Kano, sa photo à lui s'afficha. En dessous, le texte apparaissait au fur et à mesure. Les informations éclairaient certains mystères de la vie du jeune Jedi. Mais certaines, les plus récentes, étaient peu plaisantes.

Kano. Père : Inconnu. Mère : Nicoma. Origine : Litonia. Age : 20 ans. Type : Humain. Résidence actuelle : Inconnue.
Kano est né sur la planète impériale Litonia, de mère Nicoma et de père inconnu, le jour de la Bataille d'Endor. Alors qu'il est âgé de 12 ans, Litonia est libérée de l'Empire mais sa mère est tuée dans la révolte. A alors quitté Litonia pour rejoindre l'Académie Jedi de Yavin IV pour les premiers enseignements de Jedi.
Obtient le statut de Chevalier Jedi après élaboration de son sabre laser. Réputé doué par ses instructeurs. Quitte l'Académie à 15 ans pour aider à gérer l'affaire de Caamas en tant qu'ambassadeur. Arpente ensuite la galaxie avec son Maître, pour remplir son rôle de Chevalier Jedi et parfaire sa formation, tout en effectuant de fréquentes visites à l'Académie Jedi.
Disparaît il y a deux ans, après avoir probablement assassiné son Maître. Aurait succombé au Côté Obscur de la Force. Réapparaît et commet de nombreux actes passibles d'emprisonnement dans la plupart des systèmes de la Nouvelle République :
- Affiliation aux rebelles impériaux
- Destruction d'une base de la Nouvelle République
- Attaques de convois civils, républicains et impériaux
- Assassinat sans revendication de membres de la Nouvelle République ou du Nouvel Empire
- Soutien de l'Académie de l'Ombre
- Meurtre de Chevaliers Jedi
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