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« C’est beau Naboo. »
« Bon sang de bois. »
« Deux supercroiseurs. »
« Deux. »
« Deux Executor. »
« Vous avez vu ça. »
« C’est fantastique. »
« Ta gueule. »
« Ils lâchent des TIE. »
« Beaucoup de TIE. »
« Vraiment beaucoup. »
« Ils s’attaquent aux destroyers du commandant Brand. »
« Par les Sith. »
« Vous avez vu cette puissance de feu. »
« Il y en a un qui s’enflamme. »
« Deux. »
« Oh non. »
« Non. »
« C’est terrible. »
« Trois. »
« Trois. »
« Ils en ont eu trois. »
« Non deux. »
« Trois, putain. »
« Regarde. »
« Oui trois. »
« J’ai vu. »
« Nous sommes perdus. »
« Ta gueule. »
« Ils nous attaquent. »
« Beaucoup de TIE. »
« Je perds le contrôle. »
« Mon écran de visée. »
« Ahhhhhhh. »
« Mon ailier a été abattu. »
« J’ai plus de munitions. »
« Mes stabilisateurs sont HS. »
« C’est dingue leurs TIE possèdent des lance-missiles maintenant. »
« On dégage. »
« Suivez-moi sur le vecteur. »
« Le vecteur 3-15-1. »
« A vos ordres leader. »
« Attention ça va secouer. »
« Mince ça cogne dur. »
« On vous suit. »
« Et après. »
« Renforcez le tir sur les croiseurs interstellaires. »
« Rwââââ. »
« Weuhhhh. »
« Rwaehhh. »
« Qui crie comme ça. »
« C’est le Wookie de Solo. »
« J’suis en contact avec eux. »
« Mince, regarde comme le Faucon se fait allumer. »
« Laisse, ils s’en sortiront. »
« Et nous. »
« Nous aussi. »
« Tu peux me le garantir. »
« Occupe toi de dégommer les TIE. »
« Au lieu de causer. »
« Trois destroyers. »
« Trois. »
« Ta gueule. »
« Hardi les gars. »
« Chargeons l’ennemi. »
« Nous mourrons sur place. »
« Je préfère qu’ils meurent, Leader. »
« Attention où vous mettez les pieds. »
« Je mets les pieds où je veux, Leader. »
« Et c’est souvent dans la gueule. »




Les premiers tirs du Féroce avaient été spectaculaires. En quelques minutes, un des destroyers ex-impériaux avait été réduit en amas de ferraille. Un autre s’était retiré, sérieusement avarié, laissant derrière lui une traînée de fragments gros de plusieurs mètres. Mais ce retrait ne servit à rien, car une nouvelle salve des batteries du supercroiseur l’acheva : le destroyer parut se plier en deux à la manière d’un canif de poche, se mit à dériver, sans vie, à travers le cimetière spatial de Naboo, finissant par heurter un autre cadavre de cuirassé rebelle, ce qui les fit tous les deux exploser.

Le Cannibale n’était pas en reste non plus. Son profil démesuré avait submergé les deux autres destroyers néo-rebelles, dont la superstructure blanchâtre était à présent assombrie au point d’en être noircie. Les deux vaisseaux s’efforcèrent d’échapper à la collision visiblement recherchée par le supercroiseur, filant comme des poissons ayant eu le malheur de croiser un grand requin blanc, lorsque soudain des milliers de rayons laser et de missiles furent propulsés du Cannibale, ravageant l’intégralité de la coque des deux bâtiments. L’un d’eux, qui devait être le Gigantic du commandant Brand, parvint à résister au choc et poursuivit sa fuite, tandis que l’autre, qui avait reçu l’essentiel de la puissance de feu adverse, n’était plus qu’une épave d’où s’éjectaient quelques rares nacelles de sauvetage impitoyablement abattues par les nuées de TIE qu’avaient crachées les supercroiseurs.

Et le Grand Amiral Takel, matant le spectacle, prenait son pied – au sens figuré.

- Que les Executor poursuivent leur avance jusqu’au point 4-U, ordonna-t-il sans réduire le calme de son ton. Ils pilonneront les Rebelles jusqu’à ce mort s’ensuive.
- Le Féroce et le Cannibale doivent rester à distance, Excellence ? s’enquit le commandant de l’Epouvante.
- Absolument, approuva Takel. Leurs batteries ont une portée de tir largement supérieure à celle du plus performant des vaisseaux ennemis. Nous n’allons tout de même pas les envoyer dans la mêlée ! Nos destroyers vont se répartir autour d’eux pour former un rideau de DCA qui dissuadera les chasseurs.

Les Executor étaient de formidables vaisseaux de guerre – les plus dévastateurs, si l’on faisait exception des défuntes Etoiles Noires. Leur taille constituait une arme à elle toute seule, car les concepteurs impériaux avaient parfaitement assimilé les directives de l’Empereur exigeant d’introduire un élément psychologique dans l’allure des engins militaires. Un esprit terrifié se battait moins bien qu’un type confiant en lui.

Le problème – et Takel le savait pour avoir analysé la bataille d’Endor – était que les ingénieurs n’avaient point prévu une donnée essentielle du combat spatial : les raids de chasseurs. Si la DCA des Executor était plus que conséquente, ils n’en restaient pas moins vulnérables à une initiative audacieuse des Ailes rebelles. Il se pouvait même qu’une destruction d’un ou plusieurs générateurs de leur champ protecteur n’aboutît à une surchauffe du système de propulsion, première étape d’une réaction en chaîne qui pourrait très mal finir…

L’Executor de l’amiral Piett avait succombé de bien idiote façon à Endor. Les tirs de barrage rebelles l’avaient certes endommagé, facilitant la catastrophe, mais celle-ci n’était que le résultat de la disparition des boucliers et de la destruction de la passerelle de commandement qui avait suivi.

Takel se jura d’éviter ça.

Ses destroyers se mettaient déjà en position…




Et un TIE de vaporisé, un… Yan Solo devait en être à son quatrième chasseur abattu depuis qu’il maniait du canon anti-aérien à bord du Faucon. C’était presque comme si ces p’tits gars faisaient exprès de se rendre dans son cercle de visée.

Dans l’autre tourelle de tir, Leia ne s’en sortait pas trop mal. Un TIE était passé en trombe le long du pont supérieur, traqué par une Aile X qui faillit toucher le cargo. Leia, instinctivement, avait pressé le bouton de mise à feu, et le TIE n’était plus qu’un souvenir…

- De Rogue 3 à Faucon, éructa la voix d’Hobbie. Vous abattîtes mon TIE !
- Rwââââ !!! Weuhhhh !!! Rwaehhh !!! répondit aimablement Chewbacca.
- Seigneur ! s’exclama C3PO. Chewbacca, nous nous rapprochons beaucoup trop de ce destroyer…

Effectivement, l’imposante forme d’un destroyer impérial s’agrandissait par delà la baie vitrée – et ils lui tombaient littéralement dessus. Chewbacca poussa un hurlement rauque, téléporta le Faucon à bâbord…

- Ouf ! se réjouit C3PO. Un peu plus et nous étions pris dans le feu de ses turbolasers…

Mais la joie de Bâton d’Or fut de courte durée, car à peine le Faucon avait-il obliqué qu’il se retrouvait face à un brouillard de TIE…

- Ciel ! se maudit C3PO. Nous sommes perdus…
- Rwââââ !!! Weuhhhh !!! Rwaehhh !!!
- Ne pas m’en faire ? geignit C3PO. Ne pas m’en faire ? Mais comment veux-tu que je ne m’en fasse pas, stupide boule de peluches ! Nous...

… bôm… Un choc sourd ébranla l’intégralité du Faucon… Sans doute ces salopards qui leur tiraient dessus.

Et que fichait donc Luke ?

Ben, Luke justement, poursuivait sa quête. Et il en était au deuxième barreau de l’échelle… Juste au moment où son deuxième pied – deuxième pied, deuxième barreau, tout un symbole, celui des coïncidences qui altèrent la vie du Jedi… – allait se poser, le léger séisme qui avait balayé le Faucon manqua, une fois de plus, de le faire trébucher.

Désapprends ce que tu as appris, lui avait dit Yoda. Et méfie toi de la femelle en rut, et de la toile qu’elle tissera pour te perdre !

Non, Maître Yoda, je ne peux me défaire de Gaeriel… Ce visage si splendide qu’on le croirait dessiné par Botticelli, ces yeux où l’on aimerait couler à pic, cette bouche entourée de lèvres invitant à la plus délicieuse des extases romantiques, et ces seins, nom d’un p’tit bonhomme, ces seins qui se dressaient telles les plus belles dunes de Tatooine, comme un défi au temps, et ces formes, cette chute de reins, cette… elle était BONNE, Yoda, tout simplement BONNE ! Pourquoi n’en avait-il pas profité ? Elle était là, consentante, vicieuse sous ses allures innocentes…

Le deuxième pied rata le deuxième barreau, se colla sur le troisième (barreau, pas pied)… Luke s’en voulut. Il n’aimait pas brûler les étapes – il savait ce que ça avait donné dans le deuxième volet de la trilogie. Les femmes vous poussaient à brûler les étapes, à en faire trop… Un Jedi devait tempérer ses ardeurs. Se contenter d’un Casque Bleu au lieu d’une vie en rose – putain faut que je garde ça (note de l’auteur)…

Luke, amer, daigna amener son premier pied au troisième barreau. Le hasard, parfois, accélérait l’Histoire.




Le redéploiement des destoyers impériaux ne passait pas inaperçu, du moins pas aux yeux du lieutenant Virgilio. Il s’y connaissait, en tactique de vaisseaux lourds, et les mouvements de la Flotte impériale révélaient une volonté de son Grand Amiral de couvrir les deux Executor qui venaient de se ramener. Virgilio avait été à Endor, il savait que ces vaisseaux possédaient un point faible…

… et qu’il faudrait en profiter avant que les destroyers ne les aient totalement couverts, ce qui ne serait pas une mince affaire. Car Bière était mort. Vandam était mort. Son propre chasseur était presque mort. PQ n’avait presque plus de munitions – un seul missile à protons et quelques réserves de laser pour à peine cinq minutes encore… Seuls Kir, Cocktail et Whisky étaient encore opérationnels. Ce n’était pas suffisant pour s’en prendre à un supercroiseur. Fallait dès lors faire appel à des renforts, et pas n’importe lesquels.

- De Leader Sobre à Leader Rogue ! cria Virgilio. De Leader Sobre à Leader Rogue…

La voix aimable de Wedge Antilles grésilla dans son communicateur – louée soit la Force.

- De Leader Rogue à Leader Sobre, je vous reçois 5 sur 5.
- Je vais m’attaquer à l’un des Executor, déclara tout de go Virgilio. J’emmène quatre chasseurs avec moi, mais j’ai besoin d’une couverture plus dense.
- Vous êtes pas un peu malade, Leader Sobre ? Leur DCA est surpuissante.
- Il n’y a pas d’autre solution, Wedge ! avoua Virgilio avec peine. Seuls un millier de chasseurs pourraient détruire ces deux vaisseaux si l’on devait recourir à la méthode classique. Et nous ne sommes plus que quelques centaines.
- Je comprends… fit Wedge. Je vais vous déléguer deux de mes pilotes… Rogues 3 et 4, écoutez-moi…

Pendant que Wedge instruisait Wes et Hobbie – les deux gars à qui il avait immédiatement pensé, on ne sait pourquoi – Virgilio en faisait de même avec ses Sobres.

- PQ, vous allez vous servir de votre dernière torpille pour détruire le bouclier n° 1 du supercroiseur qu’on prendra d’assaut, ordonna-t-il. Cocktail, vous le couvrirez. Il faut que l’écran qui couvre leur tour de commandement soit désactivé. Kir, vous chargez du bouclier n° 2 et Whisky vous couvrira. Quand à moi, je ciblerai la passerelle de commande.
- Euh, commandant… fit Whisky, voix inquiète. Ils ont une puissante couverture aérienne et leurs défenses…
- Nous n’avons pas le choix, le coupa le Leader. Deux Rogues vont nous aider pour pénétrer le cercle de défense ennemi.
- Je tiens à signaler que je ne souscris absolument pas à ce plan de dingue ! tint à signaler Hobbie, qui venait de s’incruster.
- Je dirais même plus, dit même plus Wes, je n’y souscris pas !
- Mais les ordres sont les ordres, insista PQ.
- Salut, Wes, ça boume depuis notre dernière rencontre ? sussura Cocktail.
- Cock’, c’est toi ? cria Wes. Bon sang, mais tu es devenue quoi, depuis…
- Attendez, fit Kir. Vous connaissez comment tous les deux ?
- Je jouais l’infirmière, répondit Cocktail en laissant volontairement traîner une coulée d’ambiguité. Mmm… Wes, tu aimais bien jouer de la seringue, hein ?
- Euh, Cock’, y a du monde, là…
- Tu auras des choses à me raconter, là, ricana Hobbie.
- De Leader Sobre à Escadrille : fermez-là, nous passons à l’action !
- Wazaaaaaa !!! hurla Kir.
- Wazaaaaaa !!! hurlèrent les Sobres en retour.
- Hein ? s’esclaffa Hobbie. C’est qui ces gens ?
- Sais pas, mais je sens qu’on va vite les connaître… marmonna Wes, pas hyper rassuré.

Les deux gigantesques sabres noirs qu’étaient le Féroce et le Cannibale se voyaient progressivement entourés par les destroyers de Takel, qui passaient pour de véritables canifs à côté. S’agissant des combats spatiaux, un pilote doublé d’un écrivain de talent aurait parlé de « gracieuses arabesques d’une danse se moucheron argentés », de « dentelle diaphane des traînées blanches condensées » , à quoi l’on aurait ajouté l’harmonieuse anarchie des groupements disloqués et la mêlée furieuse des rapaces d’acier, mais on voit tout de suite que j’ai nettement moins de talent que le pilote écrivain et que c’est pas près de changer, alors je me contenterai de ce banal constat : à Naboo, c’était rien de dire que ça chiait.

En gros, faudrait que le lecteur s’imaginât un mélange entre la bataille d’Endor et les raids kamikaze sur Okinawa en 1945 (dix mille attaques), l’affrontement des Deux Tours et l’effondrement des deux tours, le Verdun du cosmos, un Waterloo doublé d’un Austerlitz galactique, un siège d’Alésia à l’heure moderne, la bataille du Jutland et tous les grands massacres maritimes de la Guerre du Pacifique, un débarquement des intermittents du spectacle sur le plateau du Big Deal. Apocalyptique, énorme, dantesque c’était indescriptible, donc, autrement que par des superlatifs. Au lecteur de faire le reste. Ouais. Je fais dans l’interactif. Cool, non ? Ah, non ? Bon ben… Revenons donc à nos moutons qui couraient à l’abattoir.

Les Sobres se mirent en formation, deux groupes de trois et un leader, qui foncèrent immédiatement à l’assaut du supercroiseur le plus « proche », en l’occurrence le Féroce. Il était temps de bouger, ce dernier venant d’anéantir une énième frégate rebelle – à ce rythme, tout serait réglé avant une heure.

A une vitesse phénoménale, la silhouette du Féroce s’agrandissait dans les cercles de visée des chasseurs rebelles. En dépit de leur expérience au combat, les pilotes de Virgilio ne furent pas sans ressentir certaine appréhension au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient du titan. C’était comme si un moustique s’attaquait à un Bantha pour le mettre K.O. Les TIE étaient partout dispersés, traquant ou traqués. Les destroyers stellaires n’avaient point encore rallié leurs nouvelles positions pour couvrir le supercroiseur.

- La voie est dégagée, déclara Virgilio. C’est le moment où jamais !

PQ enclencha son système de visée. Une immense sphère métallisée s’y intégra – l’un des deux boucliers déflecteurs. Il doutait qu’une seule torpille parvînt à le détruire…

Virgilio ralentit afin de se retrouver en arrière de la formation – il serait celui qui décocherait le dernier tir.

- Je vous couvre, Leader, l’avertit Hobbie.

Il était temps : trois TIE venaient de surgir dans leur dos…




Un crétin de cadet ne les raterait pas, et Soontir Fel avait des années de vols derrière lui. Il devait reconnaître que les six Rebelles qui étaient en train de piquer sur le Féroce n’étaient pas des lâches. Mais il devait à tout prix les stopper. Et il le ferait, entouré de ses deux ailiers, dont Sabre 2 alias Thur Phennir.

- Nous les abattrons au corps à corps, expliqua Fel. Tous les six.

Sept, corrigea son radar. L’un d’entre eux s’était foutu derrière eux. Putain de complication.

- Sabre 2, occupez-vous de lui, lui intima Fel comme s’il demandait l’addition.

L’Intercepteur TIE qui volait à la gauche du Baron décrocha, attirant l’attention de Hobbie – le septième pilote, donc – qui fut bien obligé de le suivre pour éviter le débordement…

Visée. Une Aile X plutôt mal en point. Fel vérifia l’état de ses munitions : il ne pouvait se permettre d’en dépenser façon shopping… Son réticule de visée passa au jaune. Feu. Deux laser – pas un de plus. Bang !





Le choc fut si violent que Virgilio manqua de s’écraser le pif contre le tableau de bord, lequel fumait de partout. Une série de bip ! bip ! affolés concouraient à lui crever les tympans, les circuits explosaient l’un après l’autre, l’armement était mort, les générateurs agonisaient, les commandes ne répondaient plus, et les ailes partiraient d’un instant à l’autre…

Il était foutu. Et ne réfléchit pas davantage. Il déclencha l’éjection, priant que pour que le système fonctionnât encore… Un autre choc, tout aussi violent que le précédent, et il se retrouva propulsé dans le vide, coincé dans ce qui était à présent sa capsule de sauvetage… Virgilio ne put assister à…

… flash…

… la désintégration de son chasseur, une seconde plus tard…

Bon sang… Je suis hors-jeu… Cette pensée, paradoxalement, eut le don de calmer son rythme cardiaque. Il se sentait même étrangement apaisé. Seul. Perdu dans l’espace. La colère ne reprendrait le dessus que dans quelques minutes, le temps qu’il réalise…

… que je me suis fait niquer, bordel !




Une giclée de rayons verts les accueillit. La DCA du Féroce – qui se trouvait à leur verticale – les avait repérés. Mais elle avait fort à faire avec d’autres escadrons qui la harcelaient…

- De Cocktail, Hobbie est aux prises avec un TIE et nous avons perdu le Leader !
- On change de plan ! intervint Kir. Whisky, tu t’occupes du bouclier : lâche tout ce que tu as. Je m’occupe de la passerelle !
- Attendez, le contra PQ, vous êtes un Ewok, et je doute que…
- Et alors ? explosa Kir.
- Une seconde, fit Wes Janson, incrédule. Cet escadron compte un pilote ewok ?
- Et comment ! se vanta Kir, tout fier.

Pas le temps de réfléchir plus avant : les deux TIE de derrière leur crachèrent du laser.

- Ils nous encadrent, grogna Wes. Je ne sais pas si je tiendrai longtemps…





Un nouveau chasseur se rangea dans son réticule de visée, qui passa une fois de plus au jaune. C’était presque comme à l’exercice, se dit Sonntir Fel. Là encore, il se contenterait de deux rayons…

… feu…

Deux tracées incandescentes… bang…




Wes Janson s’agrippa comme un taré à son manche à balai, essayant d’échapper aux tirs adverses… Il avait été touché, mais ses boucliers avaient tenu le coup… Quoique… Pas pour longtemps…

Dans quelques secondes, la superstructure du Féroce recouvrirait tout son champ de vision.

Et la voie était toujours aussi libre. Les Impériaux ne s’attendaient certainement pas à leur visite.

- Allez, les gars, à l’assaut ! hurla Kir.
- Tu n’as pas une formule plus originale ? répliqua Cocktail.
- Tu préfères « Yub ! Yub ! », peut-être ? se fâcha l’Ewok.

Yub yub ? Wes en aurait explose de rire s’il ne risquait pas d’y perdre la vie. « Et ça veut dire quoi ? » demanda-t-il.

- C’est un cri de guerre ewok, terriblement efficace ! expliqua Kir.
- OK, rigola Wes. Alors : yub, yub, commandant !

Promis, se dit Wes : s’il sortait vivant de ce massacre, il en toucherait un mot à Wedge et Hobbie. Ca la ferait vraiment, comme cri de ralliement.

Mais fallait d’abord échapper à ces deux TIE qui leur collaient à la peau. Ce qui s’avérait de plus en plus illusoire…




- Excellence, fit le capitaine de l’Epouvante avec circonspection, le Féroce signale que les raids de chasseurs rebelles se sont multipliés.

Le Grand Amiral Takel se tourna vers la baie vitrée, par delà laquelle il chercha des yeux le supercroiseur – le trouva sans difficulté.

- Que font ses TIE de couverture ?
- Ils sont débordés, Excellence. Le Féroce nous rappelle que ses pilotes n’ont encore jamais combattu la chasse rebelle elle-même.

C’est bien ce qui m’inquiète… Dans une minute, les destroyers auraient achevé leurs manœuvres, et les deux supercroiseurs seraient définitivement à l’abri de toute mauvaise surprise.

Une minute. Rien de plus. C’était tout ce que Takel demandait.




A la déception de Fel, l’Aile X avait été plus résistante que prévu – sans doute faisait-elle partie des renforts que l’on avait repérés… Peut-être même s’agissait-il d’un Rogue ?

Cette pensée réveilla en lui des souvenirs qu’il croyait enterrés. Non… Tu dois les abattre… Pas si sûr…

… il pressa de nouveau le bouton de mise à feu…

… deux traces vertes…

… bang…





Choc terrible, qui fit vibrer l’Aile X comme jamais. Une nuée d’éclairs submergea le chasseur de Wes. S’il ne se dégageait pas maintenant, il était grave mort.

- Je ne peux pas aller plus loin, annonça-t-il, la mort dans l’âme. Mon R2 est HS, mon matos va bientôt rendre l’âme, et je perds de la vitesse.
- Décroche vite, ordonna Kir, et tant pis pour le yub-yub, on le fera sans toi.
- A la revoyure, les mecs…

Et il se dégagea vers trîbord, laissant les deux TIE le dépasser…

Yub yub, les gars…




Et un de moins, songea le major Fel. Pourquoi ne pas l’avoir détruit ? Le manque de munitions, sans doute… C’est ça, et moi je suis l’Empereur et j’attends ma soeur… Oh, fais pas ton Gollum…

Fel se calma. Mais il avait perdu du temps – et ceux de devant avaient gagné de la vitesse. Difficile de les rattraper, à moins de mettre le paquet – ce qui réduirait les possibilités de viser correctement, mais Fel n’avait pas hérité de son surnom pour rien…

Il dopa ses générateurs. Son ailier en fit autant. Sacrés machines, tout de même, que les Intercepteurs…




Le Féroce était là, gigantesque tapisserie qui lui bouchait la vue, sa DCA totalement prise au dépourvu. Et la sphère-bouclier n’avait pas quitté l’écran de visée. La torpille était prête à partir, et PQ la larguerait d’une seconde à l’autre. Il ne pourrait manquer sa cible…

Son doigt d’acier s’enfonça sur le bouton de mise à feu. Et rien ne se produisit… Nouvelle pression – toujours rien ! PQ vérifia l’état de ses circuits… Ouaip. Effectivement, la connexion armements ne répondait plus.

Un autre que lui aurait poussé un juron. Lui programma son plan d’action. Augmenta la vitesse et sa puissance d’énergie – pour les quelques secondes qui lui restaient…

A ses côtés, Cocktail venait déjà d’ouvrir le feu… Ses torpilles heurtèrent de plein fouet le générateur d’écran, qui fut comme secoué par les déflagrations, environné de lueurs incandescentes…

- PQ, qu’est-ce que tu fous ? s’inquiéta Kir.
- Je tire ma révérence, répondit le droïd.
- PQ ?

Il ne répondit pas. Enclencha le système d’éjection, comme l’avait fait Virgilio, se retrouvant dans l’immensité intersidérale. Son Aile X poursuivit son chemin, de plus en plus vite, de plus en plus folle, livrée à elle-même… percuta le générateur du Féroce au moment où la dernière torpille de Cocktail explosait…

Ce fut le coup de trop : la sphère se déchira comme du papier, projetant une impressionnante boule de feu qui arracha quelques débris à l’immense tourelle.




- Il faut les arrêter avant qu’ils n’aillent plus loin ! maugréa Fel, tout à coup inquiet.

Son Intercepteur prit de la vitesse… se rapprochait… Cette fois, plus question de les épargner…



Ce n’était plus qu’une question de secondes. La surface du Féroce s’étendait là, sous ses yeux. Le piqué le plus mortel de sa carrière allait bientôt s’achever. Kir était résolu à le finir en beauté.

Il abaissa son viseur électronique… et se sentit curieusement mal. C’était comme si tous ses sens venaient de se réveiller, comme si… quelque chose… s’emparait de son esprit… comme si… comme si le viseur était soudain devenu inutile… « Fais appel à la Force, Kir ! »

- Hein ? se surprit à demander le pilote ewok.

« J’ai dit : fais appel à la Force ! »

Kir vérifia son communicateur. Non, ça ne venait pas de là. Le son était de trop bonne qualité.

- Mais… qui êtes vous ?

« Je suis Obiwan Kenobi. »

Son cerveau. Le son venait de son cerveau.

- Le héros de Souvenirs d’Enfance ?

« Oui, enfin, je suis surtout l’ancien maître de Luke Skywalker, mais il n’est pas très disponible à l’heure actuelle, et tu es le seul chez qui j’ai senti en toi le potentiel… »

- Le potentiel ? s’étonna Kir. Quel potentiel ?

« Ne pose pas de question. Laisse faire ton instinct. La Force te guidera… »

La passerelle de commandement… Kir l’aperçut enfin, de manière plus précise… Il la voyait même très bien. Il percevait les mouvements des hommes qui s’y agitaient, il entendait leurs voix, leurs cris, il ressentait…

… tout…

La fourrure en sueur, les petits yeux clignant comme jamais, Kir poussa un profond soupir… se vida les poumons… se sentit… mieux…

Il désactiva son viseur.

Et fit appel à la Force.




L’un des chasseurs – celui qui fonçait sur la passerelle, devina Fel – s’intégra enfin sur son écran de visée.

- Tu ne m’échapperas pas… murmura-t-il.

Son pouce effleura la commande de mise à feu. Et une secousse terrible saccagea son cockpit… Fel perdit le contrôle, son Intercepteur se téléporta sur la gauche, heurtant son ailier, qui fut à son tour projeté hors course, façon toupie… Il n’eut que le temps de distinguer la silhouette d’un cargo corellien qui le dépassait – un cargo qu’il ne connaissait que trop bien – avant de se retrouver out…




- Rwââââ !!! Weuhhhh !!! Rwaehhh !!! rigola la voix dans le communicateur de Kir.

Kir supposa qu’il s’agissait d’un cri d’encouragement – en tout cas, cette fougue wookie le poussa à faire le maximum… Devant, Whisky avait largé ses torpilles, et le Faucon Millenium en avait fait autant, désintégrant l’autre sphère-bouclier…

C’était à lui de jouer, désormais…

Kir ferma les yeux. Le calme ne le quittait plus. Il ne s’était jamais senti aussi apaisé. Obiwan Kenobi le soutiendrait, il le savait – mais il devait agir. Maintenant !

Il savait que les Impériaux de la passerelle l’avaient vu. Il savait qu’ils avaient peur. Il savait qu’ils essayaient de s’enfuir, de s’abriter, de se couvrir…

… et tout deviendra clair…

… et tout devint clair…

… La Force…

Kir…

… cligna et ouvrit les yeux. Devant lui, les étoiles, le cosmos, l’espace. Où était donc passé le supercroiseur ? Avait-il raté sa cible ? Qu’avait-il donc fichu ? Une brusque angoisse l’étreignit, jusqu’au moment où un coup d’œil à son tableau de bord lui révéla qu’il avait bel et bien largué ses torpilles. Mais il n’en conservait aucun souvenir.

« La Force est avec toi, Kir… A tout jamais… »

Et la voix se tut. Définitivement.

Enfin presque – un cri vibra aux oreilles de l’Ewok.

- Nom d’un Calamari… Je n’ai jamais vu ça…

C’était la voix de Whisky.

- Kir, tu te sens bien ?

C’était la voix de Cocktail.

- Qu’est-ce que j’ai fait ? demanda-t-il d’une voix pressante. Est-ce que je l’ai eu ?
- Si tu l’as eu ? s’exclama Whisky. T’as carrément mis dans le mille, regarde…

Les Sobres reconstituèrent la formation – et Kir put enfin constater les résultats de son action…

Au dessous d’eux, le Féroce était tout à coup parti à la dérive, comme s’il venait d’être touché à mort... Des cercles de flammes creusèrent sa coque… Privé de ses boucliers de pont et pire encore, de son centre nerveux, le supercroiseur n’était plus qu’un zombi de métal, un cercueil volant… Ses réacteurs s’enflammèrent à leur tour, se volatilisèrent dans un feu d’artifice nucléaire… En perdant l’équilibre, le cadavre du Féroce percuta deux autres destroyers qui devaient initialement le couvrir… Ils ne résistèrent pas à l’accident, volèrent en éclats, leurs explosions et les débris projetés démolissant davantage l’armature de leur involontaire bourreau. Quelques dizaines de secondes s’écoulèrent avant que le terrifiant vaisseau de guerre ne se transformât en une immense nuée incandescente qui balaya tout sur son passage, fauchant plusieurs TIE et endommageant un troisième destroyer impérial.

- Trop beau, savoura Cocktail.
- Chapeau, Kir ! piaffa Whisky. On vient de tuer 280.000 personnes !

Grâce à la Force… songea Kir avec délectation. Je suis un Jedi, désormais !




Sur la passerelle de commandement de l’Epouvante, le silence – poignant – s’était fait. Le visage fermé, Takel n’avait pas raté une seconde de cette épouvantable tragédie. Tout se déroulait à merveille quand la foudre du malheur s’était abattue sur la Flotte impériale : de manière proprement incompréhensible, le Féroce venait d’être détruit, de même que deux destroyers – sans compter l’autre, endommagé.

Le Grand Amiral avait assisté à nombre de catastrophes dans sa vie, mais à cette seconde, il se rendit compte qu’elles n’étaient rien comparées à ce qui venait de se produire sous ses yeux. 280.000 hommes… Tous morts. L’un des plus beaux vaisseaux de l’Empire… Un amas de débris.

Et le pire était encore à venir. Ce désastre avait ouvert une brêche dans son système défensif, et le frère du Féroce, le Cannibale, pouvait se faire attaquer par les vaisseaux rebelles survivants.

… les survivants… Cette soudaine pensée fit sourire Takel, ce qui eut le don de rendre perplexe le commandant de l’Epouvante. Les deux supercroiseurs avaient détruit ou endommagé sept vaisseaux rebelles. Takel pouvait encore compter sur le Cannibale et dix destroyers – Ackbar, lui, ne disposait plus que de sept vaisseaux lourds. A un contre deux, le Calamari n’avait aucune chance.

Cette bataille n’avait que trop duré et n’était décidément pas un modèle de stratégie : il était donc temps d’en finir.

- Concentrez le feu sur le croiseur amiral, énonça froidement le Grand Amiral.

Les batteries de l’Epouvante et de ses congénèrent se déchaînèrent – une fois de plus. La mort était au bout du chemin.
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